mercredi 15 juillet 2009

Historique du Donjon de Vignory

Historique du château

Le château de Vignory est mentionné pour la première fois dans les archives au milieu du 11e siècle. A cette époque nous savons qu'il est en possession des seigneurs de la famille de Vignory qui viennent d'achever la splendide église Saint-Etienne et qu'il reçoit une chapelle sous le vocable de Notre-Dame.
Vers le milieu du 12e siècle est bâti le donjon autrement dénommé "Tour Quarrée" et les différents seigneurs ne cesseront ensuite d'améliorer les defenses de leur château. Ainsi, au milieu du 15 est élevée la Tour au Puits qui domine le village et à la fin de ce siècle ou au début du 16e siècle l'énorme Tour Canonnière (20 mètres de diamètre et murs de 7 mètres d'épaisseur) afin de protéger les deux extrémités du site.
Un inventaire de 1518 nous apprend que le château est divisé en deux :
-la basse-cour en entrant est protégeé par diverses tours et accueille la ferme, des étables, maisons et un verger
-la haute-cour, également protégée par des tours, est le lieu de vie du seigneur et de sa famille ; ces derniers résident dans une grande batisse aujourd'hui disparue au bout de laquelle se trouvait le four du château et s'approvisionnent en eau grâce à une citerne alimentée par les eaux de ruisselement.
Le château est possédé jusqu'après la Révolution par des nobles et un gardien y réside jusque dans les années 1830. Il passe ensuite entre diverses mains avec plus ou moins de bonheur. Ainsi au milieu du 19e siècle un avocat américain s'en porte acquéreur et y opère plusieurs destructions. La haute-cour est finalement achetée par la municipalité en 1883 et classée Monument Historique en 1989.

Le donjon

La plus ancienne mention du donjon remonte à 1186 où elle est désignée sous le terme de turris. Il est cependant assuré que sa construction est antérieure de quelques décennies.
Aujourd'hui divisée en quatre niveaux internes, il ne l'est que de trois à l'origine. En effet, à l'époque romane les donjons ont un rez-de-chaussée aveugle et on pénètre à l'intérieur par l'étage ceci afin d'éviter une porte en partie basse qui aurait pu être enfoncée pendant un siège. Le donjon de Vignory possédait donc un rez-de-chaussée sans ouverture excepté un évent pour la ventilation car cette pièce devait servir de cellier. On accédait à l'étage par un escalier qui était escamoté en cas de siège. Ce dernier n'était pas éclairé par des fenêtres contraiement au deuxième et dernier étage qui possédait deux petites lancettes (baies très étroites). Dépourvu de réel moyen d'éclairage naturel et de système de chauffage (aucun conduit de cheminée n'a été retrouvé) on peut considérer que cet édifice a été construit sans volonté de l'habiter mais plus avec un but symbolique afin de montrer la puissance du seigneur.
Peut-être à la fin du Moyen Age la partition interne est modifiée et on transforme les deux étages en y insérant un nouvel étage ce qui a pour conséquence de boucher les lancettes du fait que les nouveaux planchers passent devant. En revanche on perce de larges fenêtres aux deux derniers étages à l'aplomb de l'ancienne porte d'entrée et on transforme cette dernière en fenêtre sur le même modèle que les précedentes. C'est probablement durant cette phase d'occupation qu'est ouverte la porte de la façade nord et la fenêtre à meneau du rez-de-chaussée.
En 1724, une restauration engagée par le seigneur Orry bouleverse à nouveau le donjon. La partie sommitale où se trouvaient des hourds (pierres sillantes en encorbellement qui portaient la charpente) est rasée ce qui fait perdre à la tour un ou deux mètres. La toiture est alors refaite à neuf et on transforme le rez-de-chaussée en écurie pour chevaux en ouvrant une porte copiée sur celle de la chapelle (les armoiries qui la surmontaient et qui ont été buchées à la Révolution étaient donc celles d'Orry puisque c'est lui qui fit percer la porte).
Au milieu du 19e siècle, son possesseur, le "fameux" avocat américain, fit enlever les planchers intérieurs et, inoccupé depuis cette époque, le donjon s'est à nouveau dégradé jusqu'à un jour de 1913 où la toiture s'est effondrée dans un grand vacarme.

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